Lettre 2 - Une petite rose pour un grand amour.
Lettre 2 - Une petite rose pour un grand amour. ---
Le vendredi 20 octobre 2006, 22:04, à Sin-le-Noble.
Chère Marie,
Combien de fois je me remémore cet après-midi où tu m'as offert une rose. Si je m'en souviens d'une si belle façon, c'est la raison pour laquelle tu me l'as offerte: il n'y en avait aucune, justement. Si ce n'est le fait que tu m'aimes. Si ce n'est le fait de vouloir me faire plaisir. Ce jour-là, j'ai compris que nous avions une valeur commune: ne pas attendre ces journées qui sont faites pour offrir. Car pour moi, c'est une valeur, de ne pas faire comme le reste du monde fait. Pourquoi devrais-je attendre la Saint-Valentin pour te dire l'amour que j'ai pour toi ? C'est une fête ridicule, comme toutes les autres, ou presque. Ce n'est que du business. L'amour, c'est du business. Les sentiments des gens, c'est du business. L'être humain, c'est du business. Seulement, il y a ceux qui suivent, et ceux qui s'en rendent compte. Cette rose est le fruit de l'amour, le vrai, le pur, le sincère. Pourtant, ce n'était qu'une rose: elle n'était qu'une graine, enfoncée sous terre, attendant le jour où elle pourrait voir la lumière. Sa tige a poussé, ainsi que ses épines protectrices. Puis la beauté est née. Mais on la coupa, pour aller avec d'autres roses, direction le fleuriste. Elle fût réceptionnée, emballée, mise en rayon, attendant cette fois-ci le jour où elle serait choisie. Ce jour est venu. Tu me l'as donc offerte. Quand je suis rentré chez moi, je l'ai mise dans un vase que j'ai posé sur la commode de ma chambre, à côté de mon lit, proche de moi quand je rêve de toi... Quelques jours plus tard, elle était fanée. Je l'ai gardé en séchant, pour immortaliser ce plaisir. Mais ce n'était pas qu'une rose, en fin de compte, puisque c'est celle que tu as choisie ! Un an plus tard, je peux toujours l'admirer. Elle est immortelle, comme mes pensées, comme nous. Tu le vois bien, puisque je t'écris maintenant ! Et je t'écrirai encore. Cette rose restera dans mes pensées pour toujours, même si tu restes la plus belle des fleurs... Ma fleur ! Une fleur qui offre des fleurs, trouves-tu cela irréel ? C'est simplement notre dose d'enfance, d'émerveillement, de rêves... Sommes-nous fous ? Ce n'est pas sûr. En tout cas, l'un de l'autre, c'est certain !
Je t'embrasse et je t'aime.
Christopher.
PS: devrais-je attendre la journée de la femme pour te respecter, dis-moi ? Ah, ah, ah !...