Lettre 6 - Vacances, vacances...
Lettre 6 - Vacances, vacances...
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Le mardi 24 octobre 2006, 23:32, à Sin-le-Noble.
Chère Marie,
Les voilà enfin ! Qui ? Les vacances ! Oui, enfin... Tu ne pourras pas prétendre le contraire, nous les attendions impatiemment... Elles ont beau commencer demain, ce soir, c'est comme si elles étaient déjà présentes... Après une longue journée comme celle-ci, tu ne peux pas savoir combien je suis soulagé d'avoir cela dans la tête... Nous pourrons enfin nous voir plus souvent, cela nous fera le plus grand bien. Pourtant, elles vont être encore plus fatigantes que les cours. Que veux-tu, elles seront avec toi, alors ce n'est pas grave. Entre Lyon, Lille et Douai, allons-nous nous y retrouver, dis-moi ? Nous retrouver, en tout cas, c'est certain...
A vrai dire, j'ai supporté avec beaucoup de peine ce début d'année scolaire... Te souviens-tu, l'an dernier, il m'est arrivé la même chose... Certes, ce n'était pas exactement pour les mêmes raisons (même si elles en sont très, très proches) mais j'étais vraiment mal... Cette période s'est prolongée jusqu'à la fin de l'année. Et a la rentrée, je me suis dis d'arrêter cela, d'arrêter d'être aussi pessimiste, d'arrêter d'avoir de mauvaises pensées. Je me suis forcé, je me suis fais une sorte de lavage de cerveau. Les résultats furent médiocres. La majorité des problèmes de coeur de l'an dernier ont laisse place aux problèmes des devoirs pour le lycée. Aurais-je une préférence entre les deux ? Aucune, merci, je rendrais bien cela aux oubliettes. Mais tout est bien réel. Que dois-je faire ? M'entêter à empêcher la réalité de me détruire ? C'est du suicide, la réalité gagne toujours, quoiqu'il en soit. Tu ne peux pas me conseiller, cette fois-ci, ma belle. Je dois me débrouiller seul, c'est mon problème et il n'y a que moi qui doit essayer de rétablir l'équilibre. Alors, pourquoi ne pas profiter de ces vacances ? Le problème, avec les vacances, c'est que nous ne vivons pas réellement la réalité. Nous sommes dans une sorte de rêve éveillé où nous nous disons que tout va bien. Le réveil sonne le jour de la rentrée. Et le rêve peut aller voir ailleurs... La réalité nous frappe en plein visage et nous avons du mal à nous en remettre. Il n'y a que deux solutions: encaisser ou faire "ce que je veux". Si j'encaisse, je la laisse faire... Si je fais "ce que je veux", elle me rattrapera de toutes façons, et cela sera encore pire... Le mieux serait de faire ce que nous voulons sans que cela ne nous nuise, n'est-ce pas ? C'est bien utopique... Je voudrais partir, avec toi... Mais pour le moment, j'encaisse et je t'aime... Plutôt que de faire n'importe quoi et de te perdre...
Profitons de ces vacances, sans néanmoins perdre de vue la réalité... Ah, qu'elle est dure !... Restons unis, ma petite fleur...
Je t'embrasse et je t'aime.
Christopher.